Léa, 29 ans Léa, 29 ans, manager dans un établissement de santé Je suis une jeune femme de 29 ans. Je travaillais depuis plus de 4 ans dans un établissement de santé et en plus de mon poste que j’occupais, j’étais manager d’équipe depuis 2 ans. C’était mon premier travail en sortant d’études. Voulant bien faire et étant perfectionniste, je mettais toute mon énergie au travail, j’adorais mon métier. Puis, la pandémie est arrivée et le travail s’accélérait au fil de la crise sanitaire. J’ai commencé à avoir des épisodes où j’étais psychologiquement plus fragile par la surcharge de travail. Mais j’ai réussi à « remonter » grâce à des week-ends où j’ai pu me ressourcer auprès de la nature (forêt et mer). Quelques semaines plus tard, toujours avec la même cadence au travail, mon état psychologique se dégradait progressivement et se dévoilait sur mon état physique. J’ai perdu presque 5 kg en à peine 1 mois car je n’avais plus d’appétit, je n’avais plus goût à rigoler et à discuter avec mes collègues (alors que je suis de nature joviale). Je n’avais vraiment plus le sourire aux lèvres comme j’ai l’habitude d’avoir. J’ai même craqué devant mes collègues un jour. Je ne me reconnaissais plus. J’étais constamment en colère, jusqu’à en pleurer en rentrant du travail chaque soir. J’étais clairement en souffrance psychologique (terme que mon médecin a employé à la fin de ma visite auprès d’elle). Elle a souhaité m’arrêter mais j’ai refusé car il m’était impossible de quitter le travail pendant la période estivale (congés des collègues etc). J’ai forcé de nouveau au travail sur les faibles réserves qui me restaient mais je faisais clairement un déni de mon état psychologique malgré les recommandations de mes proches à m’arrêter. Deux semaines plus tard, je me suis enfin décidée à m’arrêter pour la simple et bonne raison que j’ai eu, pour la première fois de ma vie, deux crises d’angoisses au travail sur 2 jours consécutifs. J’étais donc en arrêt maladie, renouvelable chaque mois selon mon évolution psychologique, et cela a perduré pendant 8 mois. Le début a été très difficile. Autant de me faire à l’idée que je me suis mise en arrêt (sensation d’abandon de mes collègues) et surtout de me faire à l’idée que JE ne vais pas bien, et que c’est une réalité ! Je n’arrêtais pas de dormir les premières semaines. J’avais cette sensation de « cerveau grillé » pendant les premiers mois, qui était une sensation horrible pour moi. Je ne savais plus quoi faire de ma vie, je ne savais plus prendre de décisions même pour un simple choix de repas. J’étais désarmée, perdue. J’avais envie de rien. Juste que l’on me laisse tranquille. Au bout de quelques semaines, j’ai commencé à instaurer progressivement plusieurs nouvelles activités qui m’ont plu mais surtout qui m’ont fait un plus grand bien pour avancer dans la bonne évolution psychologique: marche quotidienne dans mon village d’une heure environ, lecture de livres de développement personnel, quelques coloriages « zen », écrire quotidiennement un journal où je racontais mes journées, mes sentiments du jour, lecture de citations positives, de gratitude, des randonnées en pleine nature (forêt, cascades d’eau, etc) 2x/mois environ, séances de sport 2 à 3x/semaine avec natation pendant 1 mois, beaucoup beaucoup de moments avec mes proches qui étaient là pour moi. Je n’ai jamais été seule. Être hyper entourée, ça aide énormément au rétablissement !! Et j’ai téléchargé une application créée par des psychologues, qui nous rappelle chaque soir de noter les points négatifs et positifs de la journée puis avant le coucher, un 2e rappel qui permet de se concentrer sur les 3 premiers points positifs de la journée. Application trop géniale, que j’utilise encore aujourd’hui !! Elle m’aide vraiment à voir toutes les tâches que j’ai pu réalisé la journée, de ne pas culpabiliser de n’avoir « rien fait », et de re visualiser les moments de bonheur que j’ai pu ressentir durant la journée. Grâce à toutes ces simples activités, sans traitements et sans compléments, j’ai pu battre ce burn-out en quelques mois de temps. Aujourd’hui, je me reconnais, je me suis enfin retrouvée ! Je revis ! J’ai arrêté mon contrat de travail et j’ai décidé de me reconvertir professionnellement pour un métier qui me ressemble davantage et qui s’aligne à mes valeurs et à mes principes. Mon principal conseil : écoutez-vous, vous êtes le premier être à chérir avant les autres. Tout part de soi !